Moment Culture

Interview : Renaud Bouet

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– Peux-tu te présenter en quelques mots : toi, ton parcours si tu en as envie, ton travail … ? Je suis illustrateur et surtout décorateur en animation, c’est-à-dire que je m’occupe de la conception des décors (au trait, étape qui précède la mise en couleurs) de certaines séries animées ou de longs-métrages. Je travaille soit seul (conception de lieux en m’appuyant sur les scénarii), soit avec une petite équipe (fabrication des décors après le storyboard, étape appelée layout). Je n’ai pas fait d’école spécifique mais ai suivi les cours du soir d’une école régionale de Beaux-Arts, de la 6ème à la terminale. j’ai travaillé ensuite quelques années dans une agence de publicité avant de me ré-orienter vers le dessin animé. Je me suis formé « sur le tas », occupant différents postes, d’une production à l’autre, au fil des années. Le projet qui m’occupe en ce moment est un long-métrage en 2D, « Princesse Dragon ». Comme je l’ai dit plus haut, nous fabriquons tout les décors du film avec mon équipe.

– Si tu devais résumer ton art en 3 mots :
Concentration, patience, précision

– Tu as des techniques de prédilection ?
Disons que lorsque je travaille pour moi ou bien pour une illustration de commande, j’aime travailler à la plume et à l’encre de chine. C’est vraiment mon instrument de prédilection, avec le crayon de papier, bien sûr. Mais dans le cadre d’une production, je m’adapte à l’outil (crayon, feutre-pinceau, stylet et tablette graphique, etc…)

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– Qui sont tes inspirations majeures, tes mentors ?
Le terme « mentor » est peut-être un peu fort, mais il est vrai que je suis un admirateur, un fan, de Philippe Druillet depuis très longtemps. Il a été c’est sûr, une grande source d’inspiration pour moi, à un âge où on commence à pressentir la direction professionnelle qu’on a envie de prendre. Autour de 14/16 ans. Mais, côté BD toujours, deux autres dessinateurs ont été très importants pour moi, Jean-Marc Loro et Magnus. Ah, et Jean-Claude Forest aussi. Et Toppi, Battaglia, Jesus Blasco, Yoshitaka Amano, Berni Wrightson, etc, etc… Bref, la liste est très longue.
– As-tu des goûts (musicaux, cinéma, séries, art… ) en adéquation avec ton art, ou au contraire as-tu des goûts à l’opposé de ce que tu produis ?
J’écoute beaucoup de musique lorsque je travaille. Ça m’inspire. Ça va du Doom ( en ce moment, Moonskin) au pagan black metal (les russes Arkona), en passant par le Drone (Eliane Radigue), le folk, la pop, la variété française. C’est forcément toujours en adéquation.
– Un petit plaisir « honteux » ?
Qu’est-ce qu’on appelle « honteux » ? En général j’assume ce que j’aime. Les films qui finissent bien, les comédies romantiques, certains shojo (comme « Bloom into you »), les chansons d’amour sans prétention.
– Quel personnage historique ou artiste (vivant ou non) aurais-tu rêvé de rencontrer ? Vous auriez parlé de quoi ?
Il y a des personnages historiques que j’aime. Je me plais à penser que j’aurais aimé les suivre, servir leur cause, mais en même temps, c’est peut-être un peu présomptueux. Je pense au général Charette, à Jacques Cathelineau, à Jean Chouan, et avant tout à Jeanne. d’Arc. Dans un ordre d’idée différent j’aurais aimé croiser Nietzsche, Jean Cocteau, Antonin Artaud.
– Est-ce qu’il y a des thèmes que tu t’interdis, artistiquement ? Une limite que tu te fixes ?
J’aurais du mal à dessiner des choses trop « gore », même si je l’ai fait, au moins deux fois, pour une pochette de disque et le flyer d’un groupe de black metal. Je ne pourrais plus maintenant, je crois. De la même manière, n’ayant pas une grande conscience politique, je ne me mettrai pas au service d’une idéologie dans ce domaine.
– Que penses-tu du système actuel de visibilité des artistes ? Plutôt réseaux sociaux ou bouche à oreille et associatif ?
Je pense effectivement qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux sont un bon moyen pour les artistes d’acquérir de la visibilité.
 

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Sur une île déserte tu emportes…

Une musique ?
Une seule musique c’est difficile. Je dirais l’album « The man who sold the world » de David Bowie, mais aussi la chanson « Be my baby » des Ronettes, et « I only want to be with you » de Dusty Springfield.
Un tableau?
Une oeuvre expressioniste abstraite, de Sam Francis, Joan Mitchell ou Jackson Pollock, au choix.
Un film ?
Orphée, de Jean Cocteau, le magicien d’Oz, de Victor Fleming. BD: Yragaël ou la fin des temps, de Philippe Druillet.
Un livre ?
Au moins 3: Dracula, de Bram Stoker, La châteleine de Wildfell Hall, par Anne Brontë, Sarn, par Mary Webb. Et aussi de la poésie. Tout Emily Dickinson, par exemple.
Un animal ?
Pas d’animal. J’aime trop les gens, je ne peux pas consacrer du temps à un animal. Même si je suis tout seul, tant pis. Et en plus, je suis ailurophobe.

Un Challenge pour nos lecteurs ?
J’aime beaucoup dessiner la nature, et les forêts en particulier. J’aimerais bien voir d’autres interprétations d’arbres par les lecteurs !

Le blog, http://renaudb.blogspot.com
Le site: http://renaudbouet.fr
Instagram :  Renaud Bouet

2 commentaires sur “Interview : Renaud Bouet

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